- ibère
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• 1552; lat. Iberus, gr. Ibêr, au pl. n. de peuple♦ Relatif à l'Ibérie et au peuple originaire du Caucase ou d'Afrique septentrionale qui, après s'être répandu en Europe à l'époque protohistorique, habitait le sud de la Gaule et le nord de l'Espagne vers le Ve s. avant J.-C. Civilisation ibère. — N. Les Ibères.⇒IBÈRE, adj.Relatif, propre à l'Ibérie et à l'ancien peuple qui occupait la plus grande partie de la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France. Henri IV donne une idée assez exacte de la race ibère au physique comme au moral (STENDHAL, Mém. touriste, t. 1, 1838, p. 181). Le dialecte ibère encore actuellement en usage aux confins de la Gascogne ne ressemble à aucune des langues de l'Europe (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 29). Le monde grec se séparait du monde latin, refusait de céder à des barbares africains, ibères ou gaulois son droit d'aînesse (Civilis. écr., 1939, p. 30-3).— Subst. masc. plur. Peuple ibère. Sur le sol de notre pays, des migrations et des conquêtes s'étaient succédé, jusqu'au moment où les Gaëls ou Gaulois devinrent les maîtres, chassant les occupants qu'ils avaient trouvés ou se mêlant à eux. Ces occupants étaient les Ligures et les Ibères, bruns et de stature moyenne, qui constituent encore le fond de la population française (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 11).♦ Au sing. Son masque d'Ibère dur et noir gravé comme une eau-forte par la lune (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 249).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1. Av. 1661 « habitant de l'ancienne Ibérie » (BRÉBEUF ds Trév. 1732); av. 1719 p. ext. poét. « espagnol » (Abbé GENEST, ibid. : Ces deux nobles rivaux le François et l'Ibère); 2. 1908 ling. dialecte ibère (VIDAL DE LA BL., loc. cit.). Empr. au lat. (H)
« d'Ibérie, d'Hispanie », lui-même empr. au gr.
« id. ». Fréq. abs. littér. : 23.
ibère [ibɛʀ] adj. et n.❖♦ Didact. Relatif à l'Ibérie (ancien nom de la péninsule hispanique), et au peuple originaire du Caucase ou d'Afrique septentrionale, qui, après s'être répandu en Europe à l'époque proto-historique, habitait le Sud de la Gaule et le Nord de l'Espagne vers le Ve siècle av. J.-C. (→ Autochtone, cit. 2). || La race, la langue ibère. || Civilisation ibère. — N. || Un, une Ibère. || Les Ibères.0 Est-il possible de nommer les porteurs de la culture mégalithique en Europe occidentale ? On peut avancer, sous toutes réserves, le nom des Ibères, « le dernier qui nous reste pour l'attacher à cette civilisation surtout côtière de l'Europe occidentale, dont les monuments mégalithiques sont les plus illustres témoins » (Henri Hubert). Le nom d'ibères, au sens le plus étroit, est appliqué aux habitants de l'Almérie, à partir du Ve siècle (avant J.-C.). Mais des noms ibériques ont été relevés fort loin de là et les Ibères, loin de rester cantonnés dans la péninsule qui porte leur nom, ont occupé, d'après le témoignage des auteurs anciens, les Îles Britanniques, une partie de la Gaule, la Corse, la Sardaigne, la presque totalité de l'Italie et la Sicile (…) Quant à la souche à laquelle rattacher les Ibères, caucasiques (…) ou chamitiques, apparentés (…) aux Berbères actuels, le problème est ardemment discuté (…)Jean Naudou, in Encycl. Pl., Hist. universelle, t. I, p. 81.❖COMP. V. Celtibère.
Encyclopédie Universelle. 2012.